[6] Le Grand Prix Automobile de l'ACF 1913 à Amiens
Quelle course !
Le premier tour est pimenté : Gabriel (n°12) est prêt à boucler son premier tour mais il arrive trop vite dans le virage à l'entrée des tribunes. Il va tout droit sur une voie de dégagement, sans casse, fait marche arrière et retrouve la piste. Ce virage est visiblement mal évalué par les pilotes car Hornsted (n°11) manque de peu l'accident et surtout, Moriondo (n°17) arrive trop vite et sa voiture va percuter le bord de la piste avant de se retourner juste devant les spectateurs ! Moriondo et son mécanicien, indemnes, parviennent à remettre l'Itala endommagée sur ses roues et à repartir sous les clameurs du public. Puis une autre Itala, celle de Pope (n°13), prend feu : c'est l'abandon. Enfin, Delpierre (n°18 sur Peugeot) tente de dépasser Boillot (n°8) juste avant le Pont de Boves... Inexpérimenté, il rate sa manœuvre et sort de la route. Delpierre et le mécanicien sont indemnes mais la Peugeot ne peut reprendre la course. A l'issue du 1er tour, il reste 18 concurrents en piste !
L'accident de Moriondo vu des tribunes / image : Archives départementales de la Somme
Hornsted sur Excelsior (n°11) à l'entrée des tribunes / Image : Gallica
Nazzaro sur Itala (n°7) à l'entrée des tribunes / Image : Gallica
Esser sur Mathis (n°4) à l'entrée des tribunes / Image : Gallica
Jörns (n°3) doit abandonner dès la fin du 1er tour. En s'arrêtant à son stand, l'Opel fait une marche arrière et tombe dans la fosse réservée aux mécaniciens. Conformément au réglement, personne d'autre que le pilote et son mécanicien ne peut intervenir sur la voiture... C'est fini.
Gabriel (n°12) est disqualifié suite à un problème mécanique et la Sunbeam de Caillois (n°1) connaît une casse mécanique qui contraint le pilote à l'abandon. Il reste 15 concurrents en course !
Goux (n°14) sur Peugeot passe devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Chassagne (n°15) sur Sunbeam devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Boillot (n°8) sur Peugeot passe devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Guyot (n°10) sur Delage, devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Resta (n°9) sur Sunbeam et Champoiseau (n°16) sur Th. Schneider passent devant les tribunes / Image : Gallica
Bablot (n°2) sur Delage devant les tribunes et en sortie des tribunes / Images : Gallica
Nazzaro (n°7) sur Itala devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Thomas (n°20) sur Th. Schneider devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Hornsted (n°11) sur Excelsior à la sortie des tribunes / Image : Gallica
Croquet (n°6) sur Th. Schneider devant les tribunes et à la sortie des tribunes / Images : Gallica
Christiaens (n°5) sur Excelsior passe devant les tribunes / Images : Gallica
Les tribunes et la foule... / image : Archives départementales de la Somme
Bablot (n°2) à pleine vitesse / image : Archives départementales de la Somme
Au 9è tour, Esser abandonne. Officiellement, c'est suite à des ennuis mécaniques. En réalité, Esser et Mathis sont assimilés à l'Allemagne et détestés par le public. Injures et jets de pierres sur la voitures auront raison du pilote... Triste fait qui sera vite corrigé par la presse.
Nazzaro (n°7) abandonne au 13è tour du fait de problèmes mécaniques sur Itala. Malheureusement pour le constructeur, la dernière Itala en course, celle de Moriondo, s'arrête définitivement au 14è tour suite aux dégâts de l'accident en début de course. C'est l'abandon également. Il reste 12 voitures en compétition et les allures ne cessent d'augmenter, la visibilité et la connaissance du circuit étant meilleures désormais.
Guyot (n°10) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Boillot (n°8) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Goux (n°14) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Chassagne (n°15) dans le virage délicat de Moreuil / Image : Gallica
Bablot (n°2) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Resta (n°9) et Champoiseau (n°16) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Thomas (n°20) en plein dérapage dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Ajout du 6 mai 2014 : Pour mieux visualiser cette voiture, voici ci-dessous une Th. Schneider 1913 en course
lors du Centenaire du Grand Prix de Lyon de 1914, célébré le 1er mai 2014.
Magnifique bolide ! / Photos persos
Croquet (n°6) et Christiaens (n°5) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Hornsted (n°11) dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Esser (n°4), Moriondo (n°17) et Nazzaro (n°7) avant leurs abandons, dans le virage délicat de Moreuil / Images : Gallica
Au 16è tour, un pneu de la Delage de Guyot éclate. Seeuws, le mécanicien, pour ne pas perdre de temps, se précipite et passe sous une roue. Blessé, il est ramené aux tribunes par Guyot à allure modérée. Il repart quand même avec un autre mécanicien mais le mal est fait : il ne rattapera plus la tête de la course.
Survient également un accident terrible avec la Sunbeam de Lee Guinness (n°19), durant la traversée de Boves. Un pneu éclate et la voiture est projetée dans la rivière l'Avre qui passe en contrebas de la route. Un spectateur touché en décèdera, mais Lee Guinness et son mécanicien sont indemnes. C'est la fin de la course pour eux aussi.
L'accident de Lee Guinness à Boves / Images : Gallica
Boillot (n°8) sur une route en 2è partie du circuit / Images : Gallica
Bablot (n°2) et Guyot (n°10) sur une route en 2è partie du circuit / Images : Gallica
Resta (n°9), Champoiseau (n°16) et Hornsted (n°11) sur une route en 2è partie du circuit / Images : Gallica
Lee Guinness, avant son accident à Boves (n°19) sur une route en 2è partie du circuit / Images : Gallica
La fin de la course ne présente que quelques péripéties qui n'empêcheront pas Boillot de maintenir sa première place. Et c'est l'arrivée à 13h30 !
Deux Peugeot sont en tête, c'est une victoire triomphale et le public ne s'y trompe pas : Boillot est ovationné et porté à la tribune officielle ; la marseillaise résonne !
Le triomphe de Boillot sur Peugeot : l'arrivée de la voiture, les photos du héros et la tribune officielle
Images : Gallica
Je consacre également une page à ce "personnage" qu'est Georges Boillot : c'est ici.
Classement final :
1- Boillot sur Peugeot en 7h53mn56s (115,98 km/h de moyenne)
2- Goux sur Peugeot
3- Chassagne sur Sunbeam
4- Bablot sur Delage
5- Guyot sur Delage
6- Resta sur Sunbeam
7- Champoiseau sur Th. Schneider
8- Christiaens sur Excelsior
9- Thomas sur Th. Schneider
10- Croquet sur Th. Schneider
11- Hornsted sur Excelsior
La Peugeot de Boillot au Grand Prix d'Amiens 1913
Maquette en papier exposée au Musée de l'Aventure Peugeot à Sochaux.
Boillot (n°8) sur Peugeot, en plein virage à la sortie du tunnel de Boves
suivi de Guyot (n°10) sur Delage.
Peinture exposée au Musée de l'Aventure Peugeot à Sochaux - photo perso.
Boillot suivi de Goux, sur Peugeot (probablement au passage de Domart)
Illustration de Gamy exposée au Musée de l'Aventure Peugeot à Sochaux - photo perso.
Ca s'est passé ici il y a très exactement 100 ans, jour pour jour, heure pour heure...
Dans un prochain article (en préparation), analyse des conséquences de la course et les résultats du grand Prix dans la presse...
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