Nous voici avec cette publicité pour Bret-Oil, une marque française créée dans les années 1930, et sa Bretocyl graphité. La marque revit aujourd'hui et cible les véhicules de collection ou de prestige.
Energic-Energol est le nom des huiles produites par la Société Générale des Huiles de Pétrole, rue de la Bienfaisance à Paris. Il s'agit d'une société résultant d'une association entre la Société Georges Lesieur et ses fils (les huiles alimentaires Lesieur !), Paix et Cie, L’Anglo-Persian Oil Co (ancêtre de BP) et la Société Navale de l'Ouest.
On peut alors glisser vers BP qui vendait du carburant, bien sûr, mais aussi des huiles, des carburants avec mélange et différents services : Energol & Energol 2 temps, Solexine et Energic, Visco-Static Longlife... Voir ce blog intéressant sur l'histoire de BP, ainsi que cet autre blog.
Poursuivons avec l'Huile CELOR, par la Huilerie Centrale - Producteurs Raffineurs à St-Ouen :
ESSO / Essolube : en 1932, création de la Standard Française des Pétroles (nom de l'entreprise pour cette première publicité) issue de la fusion des entreprises L’Économique, la Pétroléenne et, en 1935, de la société André et Fils (et oui, le producteur de la Spidoléine), spécialiste des transports maritimes.
En 1952, la Standard Française des Pétroles devient Esso Standard Société Anonyme Française.
Voir ce PDF sur le grandes dates de l'histoire d'Esso (source site Esso).
Voici une longue série de pubs sur les huiles et en premier lieu la Spidoléine, la fameuse "Spido".
Merci à Nicosfly pour l'envoi de ces trois premières images tirées de Peugeot Revue.
Je devais les mettre en ligne depuis un moment... alors je profite de l'occasion pour aborder d'autres marques d'huiles.
📢 Vous pouvez retrouver la MobilOil dans deux articles précédents, ici et ici.
En 1877, natif d'Yssingeaux, Alexandre André fonde la Société Anonyme A. André Fils (SAAF) et importe des huiles minérales pour le graissage des machines (alors graissées par des huiles végétales brûlées à haute température) grâce à l'acquisition ou la fabrication des premiers tankers. Il devient l'un des principaux importateurs de Pétrole qu'il raffine pour la fabrication d'huiles. Il ne cessera de faire reconnaître la grande qualité de ses huiles dans un marché devenu très concurrentiel en tissant des partenariat avec des constructeurs automobiles.
Cette superbe illustration en couleur est l'œuvre de Jean Routier.
Cet auteur a illustré de nombreuses publicités pour des accessoires automobiles...
"Tu vois ce que disait M. de Fouquières : pour les huiles, c'est toujours la Spidoléine qui passe la première"
Illustration de Pierre Delarue-Nouvellière
"Mais oui, messieurs ! J'ai de la "Spidoléine" ; cela serait en effet plus sain pour votre moteur
que de le graisser aux égouttures de gargouille !.."
La "Spidoléine", pour le chaud et le froid...
Je complète ces belles images en couleur avec celle-ci réalisée en 1922 par Georges Conrad (1874-1936). Vous noterez que l'on parle "des" Spidoléines...
Et plus terre-à-terre, en noir et blanc, avec un texte argumentaire :
La Spido, "huile de sécurité" !
Parue dans Les Annales du 1er juillet 1928.
La Spido, "50% d'économies"...
Parue dans Les Annales du 15 juin 1928.
La Spido, pour votre moto...
Parue dans Moto Revue du 26 septembre 1931.
Photo d'une belle publicité murale "Spidoléine" que Jean-Louis (merci à lui) m'a gentiment envoyée et qui, bien que rouillée et marquée par le temps, a survécu jusqu'à aujourd'hui sur un mur de la commune de La Gacilly, dans le Morbihan. Il s'y tient par ailleurs, chaque été, une expo photo originale apposée sur les façades des maisons...
Continuons ce dossier "grassouillet" avec les huiles Renault :
La meilleure pour votre nouvelle voiture...
Parue dans L'Action Automobile en mai 1938.
Les moteurs Renault à l'huile lourde, gage de fiabilité.
Paru dans La Revue Nautique, été 1929.
Suivent plusieurs publicités pour les huiles Castrol, autre "poids lourd" de cette industrie. Pour connaître l'historique de cette marque, allez lire cette page.
Ci-dessus ⤴, un exemple de partenariat avec des pilotes et des constructeurs. Ici, Campbell et ses records de vitesse, dans sa voiture lubrifiée avec Castrol !
L'huile des records du monde !
Parue dans Moto Revue du 26 septembre 1931.
Parue dans Moto Revue du 26 septembre 1931.
Ci-dessous, une pub reprenant une image du Salon de l'Auto ⤵
Un côté rétro pour celle-ci ⤵
On passe aux années 1960 avec cette belle pub faisant apparaître un heureux propriétaire de Peugeot 403 ⤵
Un additif au carburant pour cette Huile graphitée Abel de Gec-cyl des Établissements Abel à Bourg-la-Reine :
Voici une magnifique affiche réalisée en 1856 par l'imprimeur parisien Rouchon pour un grand magasin de vêtements d'Amiens, rue des 3 cailloux.
S'agit-il des futures "Nouvelles Galeries" ? La chaîne de magasins "Nouvelles Galeries" sera en effet créée en 1867 et un magasin de l'enseigne ouvert à Amiens en 1895.
Remarquez l'orthographe du mot "enfans" ; il s'agit bien d'une graphie ancienne du pluriel de "enfant".
En 1835, l'Académie Française modifie "enfans" en "enfants", mais la forme perdure jusqu'en 1918.
Pas d'adresse plus précise que la rue des 3 cailloux... dommage. Peut-être le n°19 comme gravé sur le fronton ?
En 1904, Edouard Cheilus fonde la Société Ed.CHEILUS & Cie et commence à produire des mototricycles sous le nom "Austral" à Paris. Quelques mois plus tard, cette petite entreprise devient la Société Anonyme de Construction Mécaniques "L'Austral" et déménage peu après, toujours à Paris. Quelques mois plus tard, les mototricycles (tricars) sont produits dans la Somme, à Albert (tiens, tiens...).
En 1907, elle produit des tricars qu'elle engage dans de nombreuses courses, comme ce modèle dont la publicité paraît dans l'ouvrage L'Histoire de l'Automobile (1907) :
En 1908, elle produit des motos qu'elle engagera également dans de nombreuses épreuves sportives.
En 1923, le siège social déménage au 7 rue de la République, à Puteaux. C'est l'adresse qui figure sur cette publicité pour la Moto Légère de 175cm3, parue le 15 mars 1925 dans Moto Revue. Vous noterez le "Rick Starter", selon moi une belle faute de frappe qui sera vite corrigée dans la seconde pub pour cette 175cc par "Kick Starter" 😆
Sur la publicité ci-dessous, c'est un vélomoteur de 125 cm3 qui est présenté dès fin 1924.
Dominique me signale également son site exclusivement consacré à Austral. Vous y trouverez de nombreuses informations et illustrations : un site passionnant à découvrir !
La Société Buscarlet a été une des principales usines de peausserie de Millau. Fondée en 1847 par Etienne Dieudonné Buscarlet, la société devient en 1920 la Société anonyme des Gants Buscarlet et est alors dirigée par Jean Buscarlet. Elle englobe plusieurs usines de mégisserie, de teinturerie et de ganteries à Millau, Paris, Grenoble, Niort et Saint-Flour. La spécialité de Millau consiste à fabriquer des gants en peau d'agneau. L'usine de Millau cesse son actvité dans les années 1980 pour la ganterie, 1990 pour la mégisserie (source patrimoines.midipyrenees.fr).
L'un des produits "phares" des gants Buscarlet est le gant "Kislav", en cuir de chevreaux. La marque "Kislav" est créée le 8 février 1924 et déposée le 30 juin 1925. De nos jours, les gants Buscarlet sont une marque de la société Marlybag S.A.S.
Quoi de plus important qu'un beau tapis pour accueillir vos invités ? Le tapis brosse MATEX, de la manufacture Charmont-Chardigny, est LE tapis qu'il vous faut :-)
La manufacture de tapis-brosse, de tapis pour automobiles, de hamacs et de tissus végétaux (tels que des sacs à charbon en coco) Charmont-Chardigny était établie rue des Charmilles à Macon et produisait différentes marques dont MATEX et SPARTEX. Peu de traces de cette entreprise, mais quelques vieux papiers sont proposés sur internet. Elle semble avoir eu une activité jusqu'au moins la fin des années 1950, mais existe peut-être encore de nos jours ? Si vous avez d'autres informations... Merci !
Ci-dessous, une pub parue dans l'Illustration du 9 avril 1932 :
Ainsi que cette autre pub de 1932 (L'Illustration) :
Pour tout dire, il est difficile de trouver des informations sur ce tanneur et fabricant de graisse plus que centenaire et dont l'activité a cessé, sous ce nom, en 1994. J'ai pourtant bon nombre de documents sur cette société aux produits bien connus car l'un des ancêtres de ma famille, Charles, a été représentant pour cette marque en région lyonnaise.
Paul Paulin est tanneur à Saint-Claude dans le Jura et dépose sa marque en 1883. Son activité est reprise par ses fils sous le nom "Paul Paulin, les Fils de Paul Paulin, Successeurs". Il met au point une série de produits d'entretien au fil du temps : le cirage Crème Paulin "Culmina", l'encaustique Paul Paulin "Culmina" pour meubles et parquets, le cirage Paul Paulin "Glace Noire", la graisse Paulin noire ou blonde pour les chaussures, cuirs, capotes automobiles, ballons de foot, etc. Fournisseur des armées française et italienne lors de la Grande Guerre, ses produits deviennent incontournables également pour leur grande qualité reconnue. En 1994, les établissements Paulin déposent le bilan et leur dernier ouvrier, pour ne pas laisser disparaître ce savoir faire, crée les établissements Panda. Le fils de cet ouvrier reprend l'affaire de son père en tant que SARL Trimadel en 2004, toujours dans l'entretien du cuir.
Quelques belles publicités en cartoline mate ou brillante, pour la graisse ou la crème et destinées aux boutiques et revendeurs dans les années 1930/1940. On remarque quelques nuances dans les modèles :
Un dépliant mettant en garde les consommateurs contre les contrefaçons :
En 1934, Charles est recruté comme voyageur en titre (représentant commercial) de la maison P. Paulin. Un premier courrier du 28 août 1934 lui propose de le rencontrer. Après quelques échanges, un second courrier du 10 septembre 1934 lui précise les conditions financières pour ce poste, en particulier le fonctionnement des commissions et des dépenses de représentation. Un véhicule lui sera mis à disposition. Pour le moment, il est attendu une confirmation de la part de Charles :
Le 9 novembre 1934, Charles reçoit son véhicule de fonction, une Citroën traction. Citroën adresse alors un courrier précisant ses offres commerciales annexes aux établissements P. Paulin, qui font suivre à Charles :
En 1935, un courrier concernant des frais d'entretien de la voiture :
Le 12 mars 1938, une demande de date de période militaire :
Enfin, un courrier daté du 14 mars 1938 indiquant le devenir de sa voiture en cas de réquisition et de mobilisation face à la menace d'un nouveau conflit :
Pour finir, une carte de visite de l'entreprise destinée au représentant de la marque :
Une page web détaille ici un peu l'histoire de la famille Paulin, mais peut-être existe t-il des archives à la mairie de Saint-Claude ?
Je suis preneur de toute information, toute anecdote, toute autre publicité... sur les établissements P. Paulin afin de compléter ce petit article. Merci par avance :-)
Marie Brizard naît en 1714 à Bordeaux et sera à l'origine de la société Marie Brizard & Roger, créée en 1755 avec son associé Jean-Baptiste Roger. Selon la légende, "le 11 janvier 1755, Marie Brizard traverse la place Royale de Bordeaux. C’est là que gît brûlant de fièvre, Thomas, marin antillais à bord de l’Intrépide. Marie recueille et soigne Thomas. Pour la remercier, Thomas lui offre son seul trésor, le secret de la recette de l’Anisette, une liqueur d’anis vert, fraîche et parfumée." Cette anisette devient un peu plus tard le produit phare d'une gamme de liqueurs variées telles "Parfait Amour", "Orange" et "Café" qui fait le succès de l'entreprise. Bordeaux est en effet le carrefour d'un commerce d'épices et de produits provenant du monde entier ; les matières premières sont sur place et facilitent l'installation de l'entreprise rue des Faussets puis à son siège historique de la rue Fondaudège en 1874. Elle y restera jusqu'en 2008.
Affaire familiale puissante, symbole du capitalisme girondin jusqu'en 1995, et jouissant une renommée populaire, commerciale et publicitaire forte, la société a également eu une histoire mouvementée : forte diversification des produits par rachat de nombreuses entreprises dans le domaine des alcools, spiritueux, vins et jus de fruits, déracinement de son histoire bordelaise dans un marché européen et international soumis aux fluctuations financières et piloté par des fonds d'investissement, crise financière et croissance mal maîtrisée malgré des plans de redressement surmontés par les dirigeants de la famille... Hubert Bonin, chercheur en histoire économique à l'Université de Bordeaux, évoque dans une étude "Il faut donc s’interroger sur la crise du modèle économique de Marie Brizard, de sa stratégie capitalistique, et analyser les soubresauts structurels, commerciaux, financiers qui ont ébranlé les « racines » d’une PME phare du système productif bordelais, alors que les huitième et neuvièmes générations conduisaient cette société posée en modèle du capitalisme familial régional. On s’interrogera sur la crise familiale et la fragilité capitalistique, sur la remise en cause de la stratégie « traditionnelle », sur le renouvellement du portefeuille d’activités, sur le destin industriel de Bordeaux à la région parisienne, sur les effets d’une européanisation prometteuse puis décevante. Devenue, comme les Papeteries de Gascogne, à Mimizan, l’un des cas d’étude des retombées d’une financiarisation mal maîtrisée et du vacillement de PME familiales, Marie Brizard s’insère dans l’histoire du remodelage du vivier capitaliste girondin à l’heure de l’européanisation et de la globalisation."
Marie Brizard appartient depuis 2006 au groupe de spiritueux Belvédère, qui en deviendra Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) en 2015.
Je vous présente cette belle publicité parue en pleine page dans l'Illustration du 12 juin 1912.